Ouest-France, Nord-Finistère, 10 mai 2019

Mardi, la famille Gamzatov a reçu un courrier de Coallia, une association d’aide et d’accompagnement social pour l’hébergement en résidence temporaire, la sommant de quitter son logement dès le lendemain.

« Nous avons été stupéfaits devant la violence de la méthode », s’insurge Catherine Herrou, présidente de l’Accueil solidarité Saint-Urbain (Assu), qui soutient la famille de réfugiés « qui réside ici depuis deux ans ».

L’Accueil Solidarité Saint-Urbain et l’association diocésaine ont signé une convention en présence de Dinislam et Dina Gamzatov, et du maire, permettant à la famille de rester dans le logement qu’elle occupe au presbytère. Crédit Photo Ouest-France

Logé dans l’ancien presbytère grâce à une convention signée entre l’association diocésaine de Quimper, la préfecture via la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) et Coallia, le couple s’est vu invoquer le fait que cette convention arrivait à échéance.

«Nous savions bien que cette dernière s’arrêterait un jour, mais pas sans que l’on trouve une solution pérenne », note Catherine Herrou. Devant cette brutalité, l’Assu demande une prolongation de quinze jours.

La DDCS refuse. Aussi, « dès le 7 mai au soir, on a pris contact avec l’association diocésaine pour relancer à deux une convention ». Assu assumera les charges de fonctionnement de la famille.

Cette convention paraphée, d’une durée de six mois « nous laisse du temps pour obtenir l’aide juridictionnelle, indispensable pour déposer le recours au tribunal administratif de Rennes, en vue d’une régularisation de la famille », note l’Assu.

Jean-Louis Vignon, le maire, présent jeudi matin, dénonçait « le préavis très court et la brutalité des faits administratifs. Cette absence d’humanité soulève, parmi la population, un sentiment de honte et de colère. La famille est en France depuis sept ans. Les trois enfants n’ont plus de lien avec le pays de leurs parents. Abandonner cette famille n’est pas concevable pour nous dans ce pays, la France, dont nous sommes fiers de défendre les valeurs de solidarité et d’humanité »