Elles ont décidé de passer à l’action en créant le collectif « 100 pour un 1 toit Brest mêm’», afin de soutenir une famille albanaise en demande de régularisation. Une réunion d’information et de sensibilisation est programmée le 1 2 juin, à la Maison pour tous de Pen-ar-Créac’h.
Le Télégramme – Brest, Stéphane Jézéquel
Marre de réfléchir et de continuer à culpabiliser sans rien faire ! Une poignée de Brestoises et Brestois (six femmes, un homme) a décidé de venir concrètement en aide à une famille d’Albanais en demande de régularisation en France. L’initiative est partie d’une orthophoniste installée à Brest.
Le collectif vient en aide à une famille albanaise arrivée en France il y a bientôt deux ans mais officiellement menacée d’expulsion du territoire.
« Quasi mutique »
Elle reçoit en novembre un jeune Albanais de 13 ans, « bégayant tellement qu’il en est quasi mutique ». Malgré un agenda des plus chargés, Marie Chabert décide de prendre l’adolescent en charge à raison de deux à trois séances par semaine. L’adolescent se libère de son carcan et retrouve peu à peu la parole. « Mais en janvier, énorme rechute », constate l’orthophoniste. « Je comprends assez vite qu’elle est liée au refus d’obtention pour la famille (deux parents, une soeur de 12 ans et un petit frère de 5 ans) du statut de réfugiés politiques… Aussitôt se mélangent dans ma tête aspect personnel/professionnel, situation illégale, cadre d’action… Je décide d’arrêter de réfléchir. Je décide d’agir par humanité pourrait-on dire, certainement pas par pitié ».
Appartement mis à disposition
Avec quelques personnes issues de son réseau professionnel, elle lance le collectif 100 pour 1 toit Brest mêm’, adossé à l’association Digemer. La famille est désormais à l’abri dans un appartement prêté, mis à disposition par l’association, dans le quartier de la place de Strasbourg. Mais il faut réunir environ 500 € par mois (100 pour 1 toit = 100 personnes donnent 5 € par mois, déductibles de leur impôt) pour qu’ils subviennent à leurs besoins. Arrivés en juillet 2017, les trois enfants sont scolarisés à Brest, les parents ne pouvant malheureusement pas travailler puisqu’ils n’ont pas été régularisés. Pire, la famille fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français qui sera à nouveau examinée en septembre devant le tribunal à Quimper.
Informer, sensibiliser
« Nous avons obtenu une salle, à la MPT de Pen-ar-Créac’h le 12 juin à 20 h pour organiser une réunion publique et informer le plus grand nombre », précisent les têtes de pont de ce nouveau collectif.
Un certain nombre de personnes vont témoigner comme Jean Miossec, secrétaire de Digemer, qui présentera l’association, Andrée Gourret du collectif Penfeld, Rémy Galleret de la Halte, qui connaît très bien le cas des Albanais et présentera la situation du pays, Annie Le Moigne qui viendra avec Suela, Albanaise naturalisée Française, pour la note positive et la preuve que les régularisations sont possibles. Et constituent une véritable chance pour ces familles refoulées d’un pays européen à un autre.
▼ Pratique
Pour contacter le collectif :
courriel, 100pouruntoit.brest@gmail.f ; tel. 06 83 10 01 64