Digemer Guilers a tiré les Rois avec Abdoul (17 ans) , Ibrahima (18 ans) et Kasse (20 ans) . Les deux majeurs ont pris leur envol, mais gardent des liens avec leurs familles d’accueil.
- Ouest France (Nord-Finistère), 21 Jan 2020
Abdoul est originaire d’un quartier très pauvre de Côte d’Ivoire. Actuellement en procédure de recours pour être reconnu mineur, il n’est pas pris en charge par l’ASE (Aide sociale à l’enfance). Plusieurs familles du réseau Digemer Guilers ont décidé de se relayer pour le soutenir.
Pendant la semaine, Abdoul est accueilli dans deux familles de Douarnenez, ville où il prépare son CAP d’agent technique en milieu familial et collectif. Le week-end, pendant ses périodes de stage et les vacances, il retrouve ses trois autres familles d’accueil, à Guilers et Bohars.
« L’école, c’est capital »
André et Madeleine Hili sont sa famille référente. Auparavant, le couple de retraités a accueilli, pendant un an et demi, le Malien Ibrahima. Ce dernier vit désormais à Brest, mais garde le contact : « On le soutient de temps en temps, explique André. L’an dernier, on lui a trouvé un stage de maçon. » Titulaire du CAP depuis le mois de juin, le jeune homme prépare désormais un bac pro plomberie au lycée Dupuy-de-Lôme à Brest.
Kasse, 20 ans, est arrivé en gare de Brest « à 15 ans et 10 mois », et s’en souvient comme si c’était hier. « Après toutes les souffrances que j’ai connues, je suis heureux d’être arrivé là », remercie-t-il. Originaire de Côte d’Ivoire, il est cette année en terminale bac pro maintenance des véhicules, à l’Ifac, et ne se sent jamais aussi épanoui que pendant ses semaines d’apprentissage au garage Saint-Christophe à Brest.
Georges et Maryvonne Hay, qui ont été sa famille d’accueil à Guilers, soulignent « la soif d’apprendre » de ces jeunes gens. « Ils ont faim de connaissances et comprennent la nécessité de l’école », témoignentils. Kasse leur rend encore visite régulièrement et sait pouvoir trouver auprès d’eux du réconfort quand «le moral est en baisse ».