Landivisiau –  Face à la situation de plus en plus difficile de familles de migrants, les bénévoles du Secours catholique lancent un appel à la solidarité.

Ouest-France, 13 mars 2020

« À Landivisiau. la situation psychologique de certaines familles de migrants est terrible ! Après avoir été quasiment accueillies par la société, au fur et a mesure que leur dossier avance, plusieurs d’entre elles sont laissées a elles-mêmes, expulsées de leurs logements, sans aides, et parfois sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. Pratiquement toutes les familles sont suivies au niveau psychologique », fait remarquer André Le Fur, responsable de l’antenne landivisienne du Secours catholique, a l’entame d’une réunion rassemblant quelques-uns des bénévoles de la structure.

De gauche à droite Marc Cadiou, enseignant à Kerzourat. André Le Fur, président de l’antenne locale du Secours catholique, Noël Le Goff et Annie Cueff, enseignantes en retraite, notamment en charge des cours de français et des animations

200 demandeurs d’asile

Quelque 200 demandeurs d’asile (dont une centaine d’enfants) vivent actuellement à Landivisiau, en comptant les 33 familles hébergées à la Cite marine, et côtoient la population de la ville, sans pouvoir travailler. Plusieurs d’entre elles sont désormais sans ressources, avec comme seuls secours, les aides alimentaires provenant des Restos du cœur et parfois pécuniaires du Secours catholique.

« À la Cité marine, nous avons beaucoup de familles provenant de l’Europe de l’Est. Mais àLandivisiau, on a aussi une moitié en provenance d’Afrique », fait savoir André Le Fur, qui se félicite du dynamisme des bénévoles qui mettent tout en œuvre pour venir à leur secours, comme ils peuvent. Notamment les mardis, de 14 h à 16 h 30, à la Maison paroissiale, lors de « cafés-discute »  sur des sujets d’actualité et des thèmes bien précis. Des séances suivies,.de 17 h à 18 h, par des aides aux devoirs pour une douzaine de collégiens.

Par ailleurs, trois bénévoles du Secours catholique donnent des cours de français collectifs a des petits groupes. Et quatre anciennes institutrices, en lien avec les travailleurs sociaux Adoma (pour les démarches), se déplacent dans un local du Passage Jean-Bart.à la Cité marine, pour donner des cours de français aux demandeurs d’asile.

« Le passage de ces demandeurs d’asile a Landivisiau est plus ou moins long. Souvent déboutés, ils sont expulsés : dix familles l’ont déjà été sur les 33 accueillies au départ. La situation particulière de ces familles n’est pas prise en compte et elles ne peuvent rentrer chez elles car elles fuient la misère, la mafia, les guerres, les persécutions religieuses, l’excision… »

Marc Cadiou, enseignant au collège Kerzourat, chargé de l’enseignement du français, langue de scolarisation des migrants, s’occupe lui d’une quinzaine d’élevés allophones (nouvellement arrivés en France) qui suivent cinq heures de français et une heure de maths par semaine, avec une inclusion dans les autres matières. Membre de 100 pour un toit, créé par un collectif citoyen autour de l’association brestoise Digemer, il explique la contribution de 100 personnes offrant une petite somme d’argent qui permet l’hébergement d’une famille ne travaillant pas.

Submergé de demandes

Ayant contacte le Secours catholique, pour l’hébergement d’une famille serbe de cinq personnes, il a eu la satisfaction de voir la paroisse mettre une maison à disposition de l’antenne landivisienne, pour l’héberger. Mais il en faudrait bien d’autres

Et si 100 pour un toit a pris en charge les frais fixes pendant que le dossier de ‘demande d’asile est en cours, cet hébergement n’est pas resté longtemps ignoré des autres demandeurs d’asile ! Désormais André Le Fur est submergé de demandes, mais reste démuni face à cette situation, Notamment face à l’interdiction de travailler pour les demandeurs d’asile du Finistère, contrairement à ceux des départements voisins. Aussi, ce dernier lance un appel a la solidarité communale et à la prise en charge de ces familles de migrants par la mairie.

Jeudi 2 avril, à 20 h, une réunion se tiendra au siège du Secours catholique au Centre Saint-Vincent Lannouchen. L’on y évoquera notamment la possibilité de créer une association 100 pour un toit.

Contact : auprès du président André Le Fur au 06 08 25 62 64.