Fatjona Doniku, une Albanaise en attente d’un titre de séjour, contribue à l’effort de production de masques en tissu. Une façon de se sentir utile et de remercier les soutiens de sa famille.
Le Télégramme Brest, 22 Mai 2020
« Je le fais avec plaisir pour remercier l’association ». Fatjona Doniku, 35 ans, habite Brest. Elle vit en France depuis trois ans, avec son époux et leurs trois enfants. Leur demande de titre de séjour est en cours. Lui travaille dans les champs, sur la Côte des Légendes. Elle fait des ménages. Et, depuis quelques semaines, pour apporter son aide en pleine crise sanitaire, elle a repris son activité de couturière, profession qu’elle exerçait dans une usine de textile en Albanie. Elle a d’ailleurs donné des cours de couture à la Halte. « J’ai fait 370 masques », disait-elle le mercredi 13 mai.
En lien avec deux associations
L’association que Fatjona dit vouloir remercier, c’est le collectif « 100 pour 1 toit Brest mêm’», créé l’an dernier (dans le cadre de Digemer) pour soutenir sa famille. « Avec Julie Gambrelle, nous avons vu que Pique & Coud, à Pontanézen, proposait aux gens de faire des masques, ainsi que l’usine invisible », contextualise Rachel Golhen. « Mais avec l’usine invisible, par définition, il n’y a pas vraiment de contact. On cherche aussi à promouvoir le lien social de la famille. Les rapports avec Pique & Coud ont été très chaleureux d’emblée ». Créée il y a quelques mois, l’association ne s’attendait pas à devenir utile aussi rapidement. « Dans ce contexte pas réjouissant, c’est un peu la bonne nouvelle : une vraie solidarité. Et on rencontre des gens qu’on n’aurait pas rencontrés autrement », s’enthousiasme Corinne Le Gall. Outre Fatjona Doniku, deux autres réfugiés apportent leur contribution.
Reconnaissance et lien social
Pique & Coud va lui faire un don pour la remercier, « parce que c’est bien qu’il y ait une reconnaissance ». D’autant que Fatjona, du fait de son expertise, travaille vite. Pique & Coud estime avoir atteint les 3 000 masques produits (vendus trois euros pièce) par ses bénévoles, en atelier ou en extérieur, depuis le début de cette crise sanitaire.
De con côté, 100 pour 1 toit, qui paie le loyer et les charges de la famille, va également lui financer l’accès internet. « Quarante personnes donnent cinq euros par mois pour les aider à vivre. L’objectif est de monter à 100 personnes pour réunir 500 euros par mois », glisse Rachel Golhen. Cette expérience permet à la discrète Fatjona Doniku de se sentir utile, parler français plus souvent et de développer son réseau de connaissances.
Pratique
Digemer , réseau d’hospitalité pour les demandeurs d’asile en pays de Brest, 30 rue du Dr-Charcot, 29200 Brest. Pique & Coud, 06 51 83 96 97. Courriel : ponta.piqueetcoud29@gmail.com