- Ouest France (Nord-Finistère) 11 Mars 2021. Mickaël LOUÉDEC.
L’association Digemer a besoin d’aide. Elle se tourne vers les particuliers pour trouver des logements à des familles qui n’ont plus de titre de séjour valide.
« Notre objectif est qu’il n’y ait pas d’enfants à la rue, dans Brest ou dans sa région. Pour l’instant, on y arrive, mais… » Jean Le Velly laisse sa phrase en suspens. Le président de l’association Digemer, réseau d’hospitalité pour des migrants en demande de titre de séjour, n’affiche pas un optimisme serein.
Il a besoin de trouver rapidement des logements inoccupés, pour accueillir des familles d’Afrique et des Balkans. « Nous avons de plus en plus de demandes de familles, qui sont là depuis neuf ou dix ans, explique-t-il. Elles possédaient des titres de séjour, notamment pour raisons médicales, payaient leurs impôts, leurs loyers… Mais les titres de séjour n’ont pas été renouvelés. »
Paiement des loyers garanti
Cela concernerait une vingtaine de familles, qui sont maintenant sous le coup d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Un statut qui les empêche de trouver un travail ou d’être éligibles à des aides sociales. « Les dettes s’accumulent, elles vont être expulsées de chez elles », résume Jean Le Velly.
Digemer recherche donc des logements inoccupés pour les accueillir. Des habitations « en attente de travaux ou de vente », par exemple. « Nous garantissons que les propriétaires retrouveront un logement en bon état, et qu’ils le récupéreront quand ils voudront », argumente Jean Le Velly. Et si la maison ou l’appartement proposé n’est pas tout à fait en normes en vigueur dans les contrats habituels de location, des bénévoles de l’association se chargent de le « remettre en sécurité ».
Le propriétaire peut même y gagner financièrement, puisque Digemer « garantit le paiement du loyer et des charges, ainsi que le bon usage du logement : celui-ci sera occupé, chauffé, souvent amélioré par les bénéficiaires ». Des membres de l’association passeront même de temps en temps s’assurer que « tout se passe bien ». En d’autres termes, qu’aucune dégradation n’a été commise.
243 personnes aidées
Toutefois, rappelle Anne-Françoise Le Gendre, membre de l’association, « nos fonds ne sont pas extensibles. On cherche des logements à bas prix, voire des mises à disposition… »
Au cours de l’année 2020, Digemer assure avoir « mis à l’abri » 55 familles, dont 94 enfants, ainsi que 23 jeunes et adultes isolés. Soit un total de 243 personnes. L’association, qui existe depuis sept ans, a habituellement recours aux mairies, aux CCAS ou aux différentes communautés religieuses pour répondre à la demande de logements.
Contact. Par mail : digemer.asso@gmail.com. Téléphone : 06 82 26 90 09.