La mobilisation contre l’expulsion des deux collégiennes de l’Harteloire, se poursuit. Deux pétitions sont en ligne.
Ouest France (Nord-Finistère), 3 Juin 2021, La mobilisation Jade SIMON.
Plus d’une cinquantaine de personnes se sont réunies, square Alphonse-Juin, pour soutenir Milena et Mariami, menacées d’expulsion avec leurs familles respectives. Voilà plusieurs mois que des associations, le collège de l’Harteloire, où elles sont scolarisées en 6e, parents d’élèves et camarades se mobilisent. Cette fois, c’est sous la forme d’un pique-nique que leurs soutiens ont décidé de montrer qu’ils ne lâcheraient rien.
« Depuis le début, on n’a pas eu de réponses, d’avancées. On ne lâchera rien, cette politique d’expulsion est choquante, n’a aucun sens et n’est pas juste, témoigne Gladys Guillerm, l’une des organisatrices de la mobilisation. Elles sont très bien intégrées, elles demandent juste à vivre sereinement, avec leurs familles auprès d’elles. On ne quitte jamais un pays par plaisir. Il y a des raisons à leur arrivée en France. »
« Je n’ai pas envie de partir »
Une mobilisation qui a fait chaud au coeur de Milena et Mariami. « Mon papa est malade et a besoin de rester ici pour ses soins, raconte Mariami. Je suis contente de ce soutien, ça fait trois ans que je suis à Brest et j’aime beaucoup cette ville. je n’ai pas envie de partir et de changer de collège. » Mariami et sa famille sont sous le coup d’une obligation de quitter le territoire national. Son père gravement souffrant, demande des soins constants, auxquels il ne pourrait pas avoir accès dans son pays d’origine.
Plus loin, Milena partage aussi ce moment de soutien avec des camarades. « Je suis triste, mais j’essaye de tenir le coup, explique la jeune fille. Mon papa a déjà été renvoyé en Arménie. Ça fait sept ans que je suis à Brest, et c’est mieux ici, là-bas il y a la guerre. Et j’ai plein d’amis ici. » Atteinte du syndrome de Goldenhar, elle bénéficie de soins depuis 2014. Le retour en Arménie signifierait aussi l’arrêt de ces soins, alors même qu’ils lui sont plus que nécessaires.
Après le pique-nique, le groupe devait se diriger vers la préfecture, dans l’espoir d’être reçu. Deux pétitions sur change.org ont aussi été lancées.