Rassemblées dimanche, près de 200 personnes ont rendu un hommage aux victimes de la migration et à leurs familles.
Ouest France (Nord-Finistère), 7 Feb 2022
Des valises et des gilets de sauvetage à terre. Symboles des maigres bagages apportés par les migrants avec eux. Près de 200 personnes ont commémoré dimanche, à 11 h, les victimes des migrations et leurs familles endeuillées. Au micro, l’une des organisatrices de l’évènement a lu la longue litanie des naufrages et décès en Méditerranée et sur la route Atlantique, survenus en 2020. « Le 5 janvier, un corps s’est échoué sur la plage de Sidi Hssain à Tazaguine, le 17 février un bateau transportant 28 passagers a chaviré après trois jours de mer… Le 27 février… »
Des intermèdes ponctués par la musique de la Fanfare invisible et des chants engagés revisités pour l’occasion. « Petit vois-tu ce pieu de bois auquel nous sommes tous enchaînés. Tant qu’il sera planté comme ça, nous n’aurons pas la liberté ! Mais si nous trions tous, il tombera, ça ne peut pas durer comme ça… »
« Une question d’humanité »
« Quelle que soit notre opinion politique, on ne peut pas laisser ces familles à la rue, c’est juste une question d’humanité », souligne Thierry Dubreil, membre de l’association 100 pour un toit qui oeuvre à l’accueil des familles de migrants et des jeunes migrants isolés. Avec le changement climatique qui s’accélère, nous n’aurons d’autre choix que de les accueillir alors autant se mobiliser tout de suite. »
La simplification des démarches pour ces migrants est une autre revendication portée par ces manifestants. « Ces migrants n’ont pas accès au travail alors même qu’on manque de bras dans les campagnes, poursuit Thierry Dubreil. Cette peur de la migration empêche ces hommes et ces femmes de pouvoir s’intégrer comme ils l’ont fait en Allemagne. Elle ressort surtout de beaucoup de méconnaissances et de préjugés. »
Un film documentaire était projeté à 18 h aux Studios. Réalisé par Valérie Malek et Sophie Bachelier, Tilo Koto met en lumière un pan de vie de Yancouba Badji, jeune casamançais, pour lequel le rêve de l’Europe s’arrête brutalement dans le Sud tunisien après avoir tenté quatre fois la traversée de la Méditerranée depuis les côtes libyennes. Un an et demi d’aventures sur les routes clandestines au péril de sa vie.