Plouvien. Digemer Pays des Abers, une chaîne de solidarité
Des habitants engagés dans l’hospitalité des migrants ont créé un collectif lié à l’association Digemer. Ces bénévoles accompagnent les migrants dans leurs démarches administratives.
Ouest-France Publié le 26/01/2023 à 16h23
Si j’avais su, je ne sais pas si je l’aurais fait.
Une phrase lâchée par Jean Le Roux à propos de l’accueil de demandeurs d’asile dans le secteur. Une phrase révélatrice du long parcours des bénévoles de Digemer pour accompagner les migrants vers l’obtention du statut de réfugié ou de protégé par l’État français. Tous ne l’obtiennent pas d’ailleurs, ce qui accroît le sentiment d’usure. Mais Jean Le Roux se reprend très vite avec des mots qu’il met en avant, dont solidarité, disponibilité, amitié.
L’une des membres de Digemer, Gene Thépaut, fait le constat suivant : Ces migrants nous apportent aussi beaucoup
.
De l’accueil d’urgence, avant un statut
L’histoire a commencé en août 2017. Un groupe de bénévoles s’est constitué au Pays des Abers, en antenne de l’association Digemer du Pays de Brest, un réseau d’hospitalité. Digemer, en breton, pour accueil, bienvenue. À Plouvien, il a commencé par de l’hébergement d’urgence chez un particulier, avant un accueil plus adapté grâce à la mairie. Une famille a été accueillie au bourg, avec scolarisation, intégration au club de foot, soutien par Plouvien solidaire, emploi dans des serres. Son statut vient de se stabiliser, au bout de cinq longues années. Plouvien peut en être fier.
Dans le secteur, Jean Le Roux considère qu’une quarantaine de jeunes demandeurs d’asile ont pu bénéficier d’un soutien de Digemer Pays des Abers, principalement à Bourg-Blanc, qui recevait jusqu’à maintenant des jeunes.
Des bénévoles les accompagnent aux Restos du cœur, à Coallia, l’association agréée par la préfecture, lors des démarches administratives, ou à l’occasion de sorties : anniversaire, départ de l’un ou l’autre, sorties en bord de mer l’été.
Vivre en dehors de Brest implique des déplacements, de la disponibilité et de la générosité de la part des membres de Digemer. Les jeunes qui ont obtenu un statut restent souvent dans la région. Ils s’orientent vers ces métiers en tension, les professions du bâtiment, ou la restauration. Jean Le Roux estime qu’au Pays des Abers, une centaine de bénévoles ont formé une véritable chaîne humaine de la solidarité.