L’association de solidarité de Saint- Urbain (ASSU) s’investit sans relâche pour aider les migrants. Autour d’eux, un élan de solidarité s’est créé dans la commune et au- delà.
Ouest France (Nord-Finistère), 18 Oct 2018
Quelques bénévoles de l’association de solidarité (ASSU) avec le président, Fanch Dantec (à droite), et Dineslam, Dina, Djime et Siliki.
L’association de solidarité de Saint-Urbain (ASSU) a été créée par quelques bénévoles, indignés par le sort dramatique des migrants. « Nous ne pouvions rester indifférents, explique Fanch Dantec, président de la structure. Notre petit groupe s’est étoffé. Une cinquantaine d’adhérents nous ont rejoints, prouvant, s’il le fallait, que le Finistère reste une terre d’accueil. »
Une famille du Daghestan
Les bénévoles travaillent de concert avec d’autres associations, comme Coallia à Brest, et des liens se sont tissés. Ils ont ainsi pris en charge l’accompagnement de familles migrantes. Ils ont accueilli une famille originaire du Daghestan : Dinislam, le père, Dina, la mère, et leurs trois enfants, Magomed (13 ans), Ibragim (9 ans) et Nabi (4 ans). Cette famille, qui réside en France depuis six ans, est hébergée au presbytère de Saint-Urbain depuis deux ans et demi.
« Leurs demandes d’asile sont rejetées et ils rencontrent des tracas administratifs récurrents. Ils n’obtiennent aucune réponse. On les promène d’un rendez-vous à l’autre. Leurs démarches restent vaines », indique Fanch, ajoutant que Dinislam cherche des emplois saisonniers ou journaliers. Mais sans permis de conduire, c’est difficile.
En attendant, l’association leur apporte son aide. Dans la commune, la solidarité s’organise autour de cette famille bien intégrée, qui participe à la vie associative et à la vie de l’école, où sont scolarisés les enfants.
Malgré ces difficultés, les bénévoles de l’ASSU maintiennent leurs efforts. Fanch, Odile, Catherine, Michel, Jean- Pierre, Jean-Yves, Yveline, Lucien et tous les autres accompagnent les migrants dans leurs démarches et leur offrent un hébergement.
Des mineurs isolés
En collaboration avec l’association brestoise Digemer, qui coordonne les associations et les collectifs du pays de Brest, et avec l’association Adjim, ils ont pris en charge deux mineurs isolés. Djime, un jeune Malien, et Siliki, originaire de Côte d’Ivoire, sont hébergés à tour de rôle dans trois familles d’accueil.
« Il s’agit de mineurs non reconnus, sans papiers et sans droits. Le récit de leurs parcours est contesté et un recours est déposé devant le juge pour enfants, expliquent Fanch et Odile. En attendant, Siliki est scolarisé à l’école Saint- Joseph, à Landerneau, et Djime suit des cours d’alphabétisation. » Malgré les difficultés, ces expériences de vie sont très enrichissantes et pas seulement pour les migrants. L’investissement des membres de l’ASSU a permis de créer des liens avec toutes les personnes sensibles au drame de ces familles et de ces mineurs.
Contact : Fanch Dantec au 02 98 25 07 23 ou fanche53@gmail. com