Ouest-France Nord-Finistère, 16 mars 2019

Une famille originaire du Daghestan, bien intégrée dans la commune, est menacée d’expulsion. Une association réfute cette décision, avec le soutien de la population.

 

La mobilisation

La famille Gamzatov, originaire du Daghestan, une petite république russe, refusant l’extrémisme et persécutée, a été contrainte de fuir son pays il y a sept ans. Depuis leur arrivée en France, Dinislam, le père, et Dina, la mère, ne cessent de tenter de régulariser leur situation, avec leurs deux enfants, Magomed, aujourd’hui âgé de 13 ans, et Ibragim, 9 ans.

La famille Gamzatov en compagnie des bénévoles de l’association Accueil solidarité Saint-Urbain, qui s’oppose à la menace d’expulsion du territoire français.

Il y a deux ans et demi, la famille, qui s’est agrandie avec la naissance de Nabi, 4 ans, a été soutenue par l’association Accueil solidarité Saint-Urbain. Elle lui a permis de s’intégrer à la communauté. Les Gamzatov peuvent ainsi loger, avec la bénédiction des autorités catholiques et l’accord de la préfecture, dans l’ancien presbytère mis à leur disposition.

Les habitants refusent l’expulsion

Rapidement, la famille s’intègre à la population. Les enfants sont tous les trois scolarisés et participent régulièrement aux activités avec leurs camarades. Les parents sont bénévoles dans plusieurs associations. Dina a même reçu une proposition de travail.

La situation est aggravée par l’état de santé de Dinislam, souffrant d’une pathologie grave reconnue par les autorités françaises. Des soins réguliers et continus sont nécessaires en France. Le père de famille peut d’ailleurs bénéficier d’un titre de séjour en rapport avec sa pathologie.

Mais voilà. Le 29 janvier, une terrible nouvelle affecte la famille. Le préfet du Finistère signe un arrêté d’obligation de quitter le territoire français (OQTF), au motif que les soins apportés à Dinislam peuvent maintenant être prodigués au Daghestan.

Les habitants refusent le renvoi de la famille et l’association dénonce cette volte-face administrative. « Médicalement, les soins apportés à Dinislam sont toujours nécessaires et il ne peut pas être soigné dans son pays, explique Catherine Herrou, la présidente d’Accueil solidarité Saint-Urbain. La sécurité des Gamzatov n’est toujours pas assurée au Daghestan et la famille est très bien intégrée à Saint-Urbain. Sa présence en France, depuis plus de cinq ans, sans aucun souci et la scolarisation des enfants depuis plus de trois ans auraient dû suffire pour leur permettre de rester sur le territoire. »

Rassemblement

L’association a lancé une pétition qui recueille déjà 2 000 signatures. Louis Vignon, le maire, soutient famille et un rassemblement est pré vu devant la mairie, samedi 23 mars à 11 h.

L’association, forte de tous ces soutiens, a demandé un rendez avec le préfet du Finistère et attend une réponse.

Contact : solidarité.su@gmail.com