Ouest-France Centre Bretagne, vendredi 3 mai 2019
Brasparts — L’artiste au regard malicieux, qui expose actuellement ses œuvres à l’office de tourisme, est aussi pompier volontaire et accueille chez lui des familles de réfugiés.
Portrait

Rémy Brûlon expose ses tableaux à l’office du tourisme.
Rémy Brûlon, artiste peintre et humaniste, l’œil pétillant de malice, le sourire souvent accroché aux lèvres, a un petit air des faubourgs. Quoi de plus normal, lorsqu’on a traîné ses guêtres et fait ses premières armes à Montparnasse et dans les autres faubourgs de Paris.
« Tu ne manques pas d’air »
« Je me souviens de l’époque où je faisais des moulages de visages. J’en posais un peu partout dans Paris. Lors d’une foire à Montparnasse, je vois un gars qui avait un de mes moulages. Je lui demande ce que c’est, il me répond : C’est un moulage antique, je te le vends 300 balles si tu veux. Je le retourne, il y avait ma signature. Alors je lui dis : tu ne manques pas d’air, ce moulage c’est mon travail. Tu peux le prendre, le garder, mais pas le vendre. »
L’artiste a commencé par faire de la photo. « C’était à l’armée, je m’y ennuyais tellement qu’il fallait que je fasse quelque chose. Mais finalement, j’ai vite abandonné pour la peinture. » Et cela ne l’a jamais quitté.
Aujourd’hui il utilise une palette très colorée « qui dévoile tout ce que cela cache ». Bien souvent, l’artiste commence par écrire une phrase sur sa toile et, au gré des mots et des lettres, les lignes, les formes et les couleurs prennent placent et interpellent ceux qui veulent bien s’attarder à la contemplation.
S’il affectionne les grands formats, il confie qu’il fait « aussi des petits formats, plus accessibles à la bourse de chacun. Certains mettent des années à vivre de leur art, d’autres n’y arrivent jamais. Moi, cela fait 30 ans que je peins. Et si la peinture ne me suffit pas pour vivre, je ne peux pas vivre sans peindre. »
Profondément tourné vers les autres. Rémy est d’abord pompier volontaire de longue date dans la commune. Il y est également un pionnier en matière d’accueil de migrants.
Depuis un an, s’est monté un collectif d’accueil de migrants. Mais Rémy a été le premier à accueillir chez lui des familles. Et, jusqu’à l’année dernière, date à laquelle la commune a mis à disposition un logement, il a accueilli chez lui cinq familles,
« J’ai accueilli une famille ukrainienne avec deux enfants, une autre famille albanaise avec un enfant, des Afghans musulmans très pratiquants et d’autres encore », énumère-t-il. Certaines familles n’ont pas eu la chance de rester sur le territoire, d’autres ont obtenu un droit d’asile ou un droit de séjour.
Rémy est désormais investi dans le collectif rattaché à l’association Digemer, réseau d’hospitalité pour demandeurs d’asile du pays de Brest.
Rémy Brûlon, Atelier ici et maintenant, 3, rue de l’Église à Brasparts. Accueil â l’atelier sur rendez-vous au 06 71 71 39 74.